Aller au contenu

La réalite virtuelle (vr), du Sensorama à aujourd’hui partie 1/3

La réalité virtuelle est une technologie aujourd’hui mondialement développée depuis l’arrivée de l’Oculus Rift en 2016. La VR a pour principe de transporter son utilisateur dans de multiples  environnements virtuels avec lesquels il peut interagir librement, mais cet article  va vous transporter dans son histoire et son évolution !

Aussi surprenant soit-il, la première ébauche fonctionnelle de ce qui deviendra plus tard la réalité virtuelle, a été décrite dans le texte “Cinema of the Future” en 1955 par le cinéaste Morton Heilig. Le Sensorama, illustré ci-dessous, est la première forme de “technologie” multi-sensorielle, et sera mis au point en 1962. Il a l’aspect d’une grosse borne d’arcade, et possède un affichage stéréoscopique en couleur, une chaise capable de produire des vibrations ainsi  que des diffuseurs de parfum et un ventilateur, de façon à simuler les environnements tout en utilisant les différents sens. Le but d’Heilig était d’immerger complètement les spectateurs au coeur des films qu’ils regardaient. En l’occurence, le Sensorama pouvait diffuser cinq films en trois dimensions, produits et réalisés par Morton Heilig lui-même, et permettait à son utilisateur de conduire une moto virtuelle ou encore d’assister à un spectacle de danse du ventre. Malheureusement trop en avance sur son temps, cette invention ne sera pas mise sur le marché en raison de la technologie limitée de l’époque et ne connaîtra donc aucun succès.

Mais le Sensorama n’est pas la seule tentative de Morton Heilig ! En 1960,il breveta le “Telesphere Mask, une technologie à la ressemblance troublante avec les casques de réalité virtuelle que nous connaissons aujourd’hui. Il possédait une vision stéréoscopique, fonctionnait grâce à des tubes de télévision miniaturisés et était aussi doté d’écouteurs. Le Telesphere Mask avait un usage individuel, se portait sur la tête et était réglable afin que son utilisateur soit confortablement équipé. Encore une fois, cette invention ne saura pas conquérir le public de l’époque et elle ne verra pas non plus le jour sur le marché. 

L’avancée suivante en réalité virtuelle a été rendue possible en 1961, grâce à Comeau et Bryan, deux ingénieurs de l’entreprise américaine Philco. Ce casque est le premier HMD (Head Mounted Display), et était originellement créé dans un but de vidéosurveillance.  Lorsqu’une personne utilisait le “Philco Headsight”, celui-ci était relié à une caméra de vidéosurveillance dans une autre pièce, et lorsque l’utilisateur bougeait la tête, ses mouvements étaient captés et retransmis à la caméra qui lui permettait ainsi d’observer la pièce surveillée sous tous ses angles. En soit, le Headsight n’était donc pas de la réalité virtuelle mais les techniques informatiques qui, plus tard, donneront naissance à ce que l’on connaît aujourd’hui, étaient bien présentes au sein de cette technologie.

Le second pionnier dans l’histoire de la réalité virtuelle, parfois appelé le “Père de la réalité virtuelle” se nomme Ivan Sutherland : en 1965, il décrit son concept de “l’écran ultime” (Ultimate Display), qui verra le jour en 1968  sous le nom d’ “Epée de Damoclès”. L’invention tire son nom du lourd bras mécanique supportant les deux tubes cathodiques placés devant les yeux, ainsi que les éléments optiques dont ils étaient composés. Ce “casque” permettait d’afficher des formes simples, superposées à la réalité, et dont la perspective changeait avec les mouvements de tête de l’utilisateur. Étant trop lourde et inconfortable, l’invention de Sutherland ne sera pas non plus commercialisée, et correspond plus à un premier casque de réalité augmentée que de réalité virtuelle. 

À la même époque que Sutherland, l’ingénieur Thomas Furness, qui œuvrait pour l’armée de l’air américaine, travaillait sur son projet “Super Cockpit”. Celui-ci vit le jour en 1970, et est considéré comme le premier simulateur de vol en réalité virtuelle. Cette technologie, à l’aspect impressionnant, a été mise au point pour permettre aux pilotes de s’entraîner en toute sécurité et de prendre en main le matériel nécessaire au pilotage des avions – se faisant grâce à de multiples boutons et leviers – sans risque d’évanouissement dû à la pression atmosphérique. Le “Super Cockpit” permettait également aux pilotes en formation de manoeuvrer l’avion par le biais d’activations vocales et de mouvements oculaires. Celui-ci a d’ailleurs été une invention décisive dans l’histoire de la réalité virtuelle, puisque l’armée américaine à ensuite grandement participé à la finance de nouveaux et meilleurs simulateurs de vol.

/